Terre calcaire : caractéristiques et bonnes pratiques

Si les produits pour lutter contre les limites d’un sol acide sont bien connus : apports d’amendements minéraux comme la chaux ou le carbonate de calcium, la culture sur terre calcaire demande une bonne connaissance des équilibres minéraux de son sol. Souvent argileux, le sol calcaire est réputé difficile à travailler. Mais pourquoi et comment pallier ses limites ?

 

Comment reconnaître les sols calcaires ?

 

Le calcaire ou carbonate de calcium est le principal constituant de la craie qui donne sa couleur blanchâtre à une terre calcaire. En provenance de dépôts marins, c’est cette craie qui est à l’origine de la nature calcaire de la roche mère de certaines régions. La bonne connaissance géologique de sa région est donc un premier indicateur de la présence d’une roche calcaire. L’observation visuelle de l’habitat traditionnel en est un second.

Plus empirique, mais efficace, le mélange sur le terrain d’un acide avec un échantillon de terre est également un bon indicateur. Versez du vinaigre d’alcool blanc sur un échantillon : si ça mousse, le sol est calcaire.

 

L’analyse de sol : Calcaire total, calcaire actif, ou calcium échangeable  ?

 

Pour définir l’état calcique d’un sol, l’analyse de terre fait la différence entre deux éléments : le calcium et le calcaire. 

Le calcium correspond à l’ion calcium qui peut être « extrait eau » ou échangeable. Le calcium « extrait eau » correspond au calcium libre, soluble dans l’eau, alors que le calcium échangeable est fixé entre les feuillets d’argile et d’humus du complexe argilo-humique. Cette réserve de calcium « échangeable » participe à neutraliser l’acidité et enrichit l’eau du sol au fur et à mesure de la consommation naturelle de calcium par les plantes, par le lessivage.

Le calcaire n’est plus un ion simple, mais l’association entre du carbonate et du calcium. Une analyse de sol donne deux fractions de calcaire. 

  • Le calcaire actif qui se solubilise très lentement sous l’effet des bactéries et des racines du sol. Il ravitaille le réservoir du sol en calcium « échangeable ».
  • Le calcaire total qui correspond au calcaire actif et à la fraction très peu soluble du calcaire de la roche mère.

Rarement sableux, un sol calcaire est souvent riche en argile, ce qui lui confère souvent une structure « collante », fixatrice des éléments minéraux et même bloquante pour certains. En effet, le phosphore et certains oligo-éléments comme le fer, le bore ou le manganèse sont connus pour être faiblement assimilables sur terrain calcaire.

 

Comment faire pour débloquer ces éléments sur sol calcaire ?

 

Stratégie curative, l’une des astuces largement répandue est l’utilisation de compléments riches en oligo-éléments. La composition de ces compléments foliaires varie en fonction des carences reconnues. Mais, pulvérisés à la surface des feuilles, ils sont facilement assimilables par les plantes. Les formes de chélates naturels d’origine végétale sont donc à privilégier.

La stratégie préventive consiste à reproduire et à amplifier les processus biologiques des sols. Nous avons vu que les bactéries et les acides excrétés par le système racinaire des plantes permettent la solubilisation du calcaire, donc la libération des éléments minéraux dans l’eau du sol. 

Par la restitution des résidus végétaux des cultures, l’apport de matière organique sous forme de fumier ou de compost, développe l’activité biologique entraînant avec elle la mise à disposition des éléments bloqués. En agissant sur la structure et sur la teneur en humus du sol, cette stratégie permet également sur le long terme une augmentation du taux de matière organique et de la fertilité, synonyme de rendement pour les cultures.

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